BELLEFLEUR ZACHARIE

HOMMAGE À ZACHARIE BELLEFLEUR 1942-2025

Ce film en deux parties a été présenté à la salle communautaire de Mani-utenam le 10 mars 2025

PARTIE 1

Partie 2

Je suis toujours dans le bois…

Entrevue avec Evelyne St-Onge réalisée au mois d’août 2000 à Mani utenam.

Transcription

Evelyne           Pourquoi es-tu à Mani utenam ?

Zac. Je viens de Uanamen shipu et je suis venu ici à cause du pensionnat. Ma femme vient de Maliotenam.

Evelyne           Retournes-tu à Uanamen shipu des fois ?

Zac                  Des fois, quand j’ai un peu de temps je retourne voir ma mère.

Evelyne           Qu’est-ce que tu fais à Maliotenam ?

Zac                  J’amène les enfants dans le bois

Evelyne          S’il n’y a pas d’enfant, qu’est-ce que tu fais?

Zac                  Je vais dans le bois, dans le territoire. Je suis toujours dans le bois

Evelyne           Est-ce que tu chasses pour la fourrure ou la nourriture ?

Zac                  C’est beaucoup plus pour la nourriture, les fourrures se vendent beaucoup moins chère qu’avant. C’est pour la nourriture, le caribou, le poisson, le castor. Si j’en tue beaucoup, je téléphonerai au conseil de bande pour qu’il distribue à ceux qui en ont besoin. C’est surtout pour les Aînés, ça fait déjà plusieurs fois qu’on amène du poisson à la maison des Ainés, comme la truite grise. Les vieux préfèrent le poisson.

Evelyne           Tu enseignes des techniques en forêt, la survie en forêt. Comment as-tu appris ces techniques Nutshimiu Atteuseun ?

Zac      Je n’enseigne pas tellement mais je parle aux enfants, je leur donne des exemples et des explications pour qu’ils ne se perdent pas en forêt. Aussi, ils me regardent faire des choses, mais ce n’est pas vraiment l’enseignement structuré.          

Zac                  Je leur dis aussi où c’est dangereux et des fois je les amène pour qu’ils voient le danger. Comme la glace, la neige.

image Nutshimiu atteuseun

Evelyne           Pourquoi aimes-tu la forêt ?

Zac                  Je suis né en forêt et pour moi, même si je travaille en forêt, c’est comme être en vacances toute l’année et je penses que les enfants que j’amène avec moi le sentent aussi.

Evelyne           Es-tu le seul qui montre aux enfants ces connaissances ?

Zac                  Je ne suis pas le seul à faire ce travail, Pour moi, ça fait dix-huit ans que je fais ce travail et avec moi, il y a une femme qui s’appelle Julienne et qui montre le travail qu’il y a à faire à l’intérieur de la tente, la cuisine, la couture, le tricot, etc, tout ce que les jeunes devraient savoir pour être autonomes en forêt.

Evelyne           Et toi, que fais-tu pendant ce temps-là ?

Zac                  Nous on se promène beaucoup en forêt, des fois près de la tente, on enseigne à fabriquer des raquettes, des traîneaux, toutes ces choses, ces outils nécessaires. Souvent on va à la chasse à la perdrix, au porc épic, on apprend à lire les pistes.

Evelyne           Est-ce que tu fais autre chose ?  Je t’ai déjà vu faire des canots et montrer à mon fils comment en faire.

Zac                  Oui, moi je l’ai appris d’un Ainé, François Pilot. Celui-ci m’a dit que quand je saurai faire un canot, va falloir que je l’enseigne ce savoir à d’autres. Les jeunes à qui j’enseigne doivent d’abord aimer aller en forêt et à faire un canot. Il faut qu’il soient habiles de ses mains. Ton garçon, lui aimait ça et c’est pourquoi, je lui ai enseigné.

Evelyne           Est-ce que les enfants aiment ça vivre en forêt?

Zac                  Oui, ils aiment ça, ils ne s’ennuient pas, ils font beaucoup d’activités. Mais dès qu’il y en a un qui s’ennuie et qu’il veut descendre, alors on dirait qu’il donne le goût aux autres de s’ennuyer. Étant donné que l’on écoute beaucoup la radio dans le bois, quand il y a des tournois de hockey par exemple, c’est là qu’ils veulent descendre. C’est dans ces moments que les jeunes s’ennuient le plus.

Evelyne           Est-ce que vous accédez toujours à leur désir?

Zac                  Non, On essaie toujours d’être ensemble et de garder le groupe intact, on est monté ensemble et on devrait redescendre ensemble. C’est comme ça qu’on faisait autrefois.

image Nutshimiu atteuseun
arrivée sur la Mishtashipu

J’ai appris l’innu aitun avec mes parents…

Transcription

Evelyne           Toi, tu l’as appris avec tes parents, mais aujourd’hui avec l’école et tout, ce n’est pas facile. Les parents n’ont pas appris à cause du pensionnat.

Zac                  C’est ce qu’on fait avec les jeunes, on leur montre l’innu aitun, les connaissances traditionnelles innues. Autrefois, les enfants montaient avec leurs parents et apprenaient automatiquement ces connaissances, c’était leur quotidien. On doit leur faire vivre ces choses, c’est comme ça qu’ils vont retenir les informations. Il faut aussi vérifier si tout le monde a saisi la situation. Chaque journée amène son lot de situations différentes et il faut vivent ces situations pour acquérir l’expérience nécessaire à assurer sa survie. La langue innue est nécessaire pour apprendre cette transmission.  Nous devons donc leur enseigner en langue innue. On répétera souvent, jusqu’à temps qu’on voit que les enfants ont retenu la leçon.

Evelyne           Est-ce que tu vois aujourd’hui des jeunes qui, suite à leur séjour en forêt, ont le goût d’y retourner ?

Zac                  Oui, il y en a beaucoup, ceux qui reviennent, ce sont des jeunes qui aiment beaucoup la forêt. Il y en a d’autres qui avaient abandonné l’école pour venir avec nous et parfois il y en a qui retournent à l’école. Ça peut donner le goût de terminer quelque chose. Pour plusieurs autres, ce qui les retient, c’est qu’ils ont entendu des histoires négatives en forêt comme la famine ou encore un accident et ça les empêche de retourner en forêt. C’est dur la vie en forêt, c’est sûr, mais quand tu arrives le soir fatigué de ta journée, une bonne fatigue qui t’apporte de la fierté. Tu as appris beaucoup de choses propres à ta culture et c’est valorisant.

Evelyne           Est-ce que tu aimes ça vraiment vivre en forêt malgré tout ça ? Qu’est-ce que tu trouves de bon là-dedans ?

Zac                  J’aime beaucoup être en forêt. Quand on reste ici au village, on écoute la télévision et c’est souvent des mauvaises nouvelles. Quand tu es en forêt, tu penses d’abord à t’occuper de toi, à être bien. On vit au présent. Je m’occupe d’être confortable dans ma tente avec tout ce que j’ai besoin.

Evelyne           Pourquoi moi quand je vais en forêt j’ai toujours peur, je regarde partout et j’ai peur.

Zac                  Peut-être que quand tu étais jeune, pour t’empêcher d’aller trop loin, on te faisait peur. En fait on voulait te protéger. Nous autres aussi, on nous faisait peur, par exemple au printemps quand les rivières sont grosses, on nous défendait d’aller trop loin. En fait on avait peur que tu ne laisses pas de traces et qu’on risquait de ne pas te trouver ou peut-être qu’on était tannant un peu et on nous faisait peur pour qu’on arrête.

Evelyne           Dans le bois dans le fond, il n’y a rien pour nous faire peur.

Zac                  Peut-être les animaux, mais les animaux ont peur de l’être humain.

Evelyne           Est-ce que les enfants ont peur eux autres dans le bois ?

Zac                  Il y a des choses dangereuses dans le bois et on leur dit. Mais ils n’ont pas peur car ils ne le vivent pas.  Mais quand ils vont vivre quelque chose comme les petites tornades, l’eau comme c’est dangereux, le vent…Tout ça c’est dangereux. On leur en parle. Quand ils se sont mouillés un peu, là ils s’en souviennent, c’est l’expérience qui entre. Il faut qu’ils le vivent pour comprendre vraiment.

Evelyne           Katshimetaushu, Carcajou, c’est pas dangereux ?

Zac                  Je n’ai jamais senti cette peur-là et je n’ai jamais rencontré personne qui m’ai fait peur. Cependant, il y a une fois où quelqu’un à lancer une roche dans l’eau, mais il n’y avait personne d’autre que moi, c’était comme une présence, j’ai eu peur. Katshimetaushu, on en parle souvent, mais moi-même je n’ai jamais senti sa présence mais tout le monde en parle.

Evelyne           Est-ce que les enfants eux aussi sentent des choses en forêt, des présences ?

Zac                  C’est sûr que les enfants sentent ces choses, Des fois, quand il fait froid et que la glace et les arbres craquent, les enfants se demandent c’est quoi et ils ont peur. Ils sont cependant curieux et à l’affût d’entendre ces choses-là.

Evelyne           Est-ce qu’un enfant t’a déjà parler de Katshimetaushu ?

Zac                  Non, jamais.

Evelyne           Si en forêt quelqu’un se blesse, est-ce que vous utilisez la médecine traditionnelle ? Est-ce que tes parents l’utilisaient ?

Zac                  Aujourd’hui, en forêt, s’il arrive un accident, on utilisera la radio CB et selon la gravité de la blessure, on fera venir l’avion. En même temps, les Ainés  nous donnent des conseils sur ce que tu dois faire. Il y a aussi la boîte de premiers soins, mais on ne voudrait jamais avoir besoin de l’utiliser.

Evelyne           Comment tu te sens en forêt ? Comment tu vis ça ?

Zac                  Quand on est au village, je me sens paresseux. Tout est là, prêt. Dans le bois, tu ne peux pas être paresseux, il y a toujours quelque chose à faire. Tu dois planifier même pour manger. Au village on te dira simplement viens manger… Dans le bois, c’est moi qui dois s’occuper de mon bien être. Il y a toujours quelque chose à faire. Quand tu tends des pièges, tu fais la tournée de ces pièges souvent. Il y a le bois de chauffage, l’eau à aller chercher. Alors là, je ne suis pas paresseux. Ça me prend du temps des fois ici au village pour me décider à faire quelque chose.

Ici au village, même les distances de un mille, deux milles me semble loin. En forêt, tu n’as pas cette notion-là. Tout en faisant ce que tu as à faire, tu ne t’en aperçois même pas et tu as franchi ces distances-là. Ça ne paraît pas loin. Ce que j’aime bien forêt c’est qu’on a le temps de penser à soi aux autres, le temps de s’organiser.

Un moment donné un prête est venu voir mon père…

Transcription

Evelyne           Quand tu étais jeune, est-ce que vous étiez toujours dans le bois avec ta famille ?

Zac                  Oui, on était toujours en forêt jusqu’à un moment donné un prête est venu voir mon père pour lui dire qu’un de ses fils devait partir pour le pensionnat pour apprendre le français et servir d’interprète plus tard. Je suis allé au pensionnat de Mani utenam. Quand j’ai fini l’école, mon père ne pouvait plus se fier sur moi car je ne connaissais pas assez le bois et c’était à peu près la même chose du côté des Blancs. J’étais comme un ignorant, un mélangé. Je n’étais pas bon à grand-chose.

Evelyne           Qu’est ce que tu as fait à la Uanamen shipu comme travail après le pensionnat?

Zac                  J’ai travaillé à la Baie d’Hudson comme commis, J’ai vécu sept ans à Uanamen shipu. Je me suis marié et quatre ans plus tard, on est déménagé à Mani utenam. On trouvait que l’hôpital était trop loin quand les enfants étaient malades. C’était une question de sécurité surtout pour les enfants.

Zacharie chef de Uanamen shipu

Evelyne           Tu as été chef à Uanamen-shipu, je pense ?

Zac                  Je me sentais bien quand j’étais chef, car j’avais des Sages qui me conseillaient, ils me disait quoi dire, quoi faire et moi étant donné que je parlais français, je pouvais faire des demandes en leur nom. Ça été une expérience très positive et j’ai appris beaucoup avec ces Sages. C’est qu’il fallait que je trouve les mots pour traduire leurs demandes. C’était l’époque de la construction du village et il y avait beaucoup à faire. Fallait que les demandes soient acceptées au ministère des Affaires indiennes. Le français m’a aidé beaucoup pour cette tâche.

Evelyne           Tu as été chef pendant combien de temps ?

Zac                  Pas loin de deux ans. On a fait beaucoup de choses pendant ce deux ans, une coopérative de pêche. Ça été très difficile de comprendre tous les termes: qu’est-ce que c’est une coopérative et ses règles, les assurances et tout expliquer en langue innue à mes conseillers. Ces mots-là n’existaient pas en innu. Tout comme l’argent et son système. Il fallait apprendre. Après deux ans, ma femme était retournée à Uashat pour enseigner et je suis allé la rejoindre.

J’ai fait beaucoup de métiers…

Transcription

Evelyne           Quel travail as-tu fait ici à Maliotenam ?

Zac                  J’ai fait beaucoup de choses, J’ai été chauffeur d’autobus, j’ai appris la plomberie, j’ai suivi un cours de plomberie.

Evelyne           Quand tu es venu ici à Maliotenam, est-ce que tu allais dans le bois avec des Ainés

Zac                  Oui, je suis monté avec de bons amis comme Pierre Michel, Kunikuen, Mark Sandy,  Ceux-ci on continué à m’enseigner. Ils m’ont appris beaucoup. J’avais pas le choix d’apprendre ou de réapprendre ce que j’avais perdu au pensionnat.

Evelyne           Plus tard quand tu es monté au millage 110, est-ce que tu avais l’autorisation de quelqu’un pour t’installer sur son territoire ?

Zac                  Non, c’était l’endroit où j’enseignais à Nutshimiu atteuseun avec les jeunes. Je connaissais très bien ce territoire. On partait d’ici pour s’en aller au lac Siamois où était située l’école en forêt. Également, le train arrêtait à cet endroit. Le 110 était donc un relai entre Maliotenam et le lac Siamois.

Savoir partager…

Transcription

Evelyne           Est-ce que tu penses qu’aujourd’hui, il va encore avoir des chasseurs traditionnels?

Zac                  Il faut qu’il en ait, sinon ça n’ira pas bien et on s’en irait alors vers l’extinction. Il faut que les jeunes apprennent comment ça se passait autrefois. S’ils vont à la chasse pour vendre leurs produits, il y a un gros problème. Autrefois on vivait en communauté et on partageait tout. Il faut que l’esprit du chasseur traditionnel innu persiste sinon on va vendre les produits et les jeunes ne se souviendront plus ce qu’était innu aitun. Ça va être seulement ceux qui ont de l’argent qui vont pouvoir manger la nourriture innue, ceux qui n’ont pas d’argent ne pourront pas en avoir pour manger.

Evelyne           C’est comme ça que tu enseignes aux enfants ? Tu leur parle de partage ?

Zac                  On essaie de leur faire vivre ce partage et leur montrer comment départager la nourriture entre eux.

Evelyne           C’est difficile le partage. Qu’est-ce qu’on doit regarder quand on fait le partage ?

Zac                  Si tu regardes juste ta famille, ça sera assez simple de partager, mais si tu vas plus large et que tu penses à ceux qui en ont vraiment besoin, et que personne est là pour les aider, alors là, ça se complique. Il faut voir plus large car nous vivons en communauté.

Ce que j’aimerais bien, c’est qu’il y ait du monde un peu partout dans le territoire…

Transcription

Evelyne           Qu’est-ce que tu penses des personnes qui manifestent pour le territoire et contre ces réalisations minières gigantesques dans le territoire ?

Zac                  La plupart des personnes qui manifestent pour le territoire ne vivent pas dans le territoire, ils se servent d’écrits, de cartes, d’avis juridiques. Je pense que pour défendre la terre, le territoire, il faut y vivre. Si tu laisses le territoire à l’abandon, tu auras beaucoup de misère à le défendre. C’est quand même rare depuis que je vis ici, à Maliotenam, que je rencontre quelqu’un qui vit dans le bois ou encore qui s’organise pour le faire. Aujourd’hui, on parle plus du territoire comme d’une propriété et non comme un endroit pour y vivre. J’en rencontre qui y vont une semaine ou deux, mais c’est rare quelqu’un qui va passer l’hiver et faire sa tournée de pièges à chaque jour. Quand tu prends le train, tu remarqueras que les camps sont pratiquement tous sur le bord de la voie ferrée, un peu comme des touristes. Les innus ne vont plus à l’intérieur du territoire. Ils n’habitent pas là, ils ne font que passer.

Evelyne           Tu trouves qu’il n’y a pas assez de gens qui vont dans le bois ?

Zac                  Si on veut vraiment vivre en forêt, cela implique qu’on nettoie les portages pour commencer. Il y a des arbres qui peuvent tomber. On doit le faire régulièrement. Maintenant quand je vais en forêt, je vois beaucoup plus de Blancs que d’Innus. Ceux-ci se construisent autour de beaux lacs, là où il y a beaucoup de poissons. Ils se construisent de beaux chalets et y vont en avion.

Evelyne           Est-ce que tu penses que notre façon de vivre en forêt « innu aitun » va continuer de vivre encore longtemps ?

Zac                  On doit continuer, bien sûr, ça ne sera pas comme autrefois. Aujourd’hui, il y a des motoneiges et la raquette est devenue un accessoire mais demeure encore nécessaire. On ne rame plus, on utilise des embarcations à moteur. On va vivre l’innu aitun mais d’une autre façon, plus moderne. On ne pourra jamais vivre comme autrefois.

Evelyne           Comment vois-tu l’avenir ?

Zac                  Ce que j’aimerais bien, c’est qu’il y ait du monde un peu partout dans le territoire et qu’on se parlent, qu’on se visitent. Que ces gens habitent le territoire et y vivent. Malheureusement, je pense que c’est terminé aujourd’hui, on ne peut pas revenir en arrière.

Evelyne           Autrefois, il n’y avait pas personne pour te dire que tu marchais sur son territoire. Il n’y avait pas de frontière et le territoire était à tout le monde. Aujourd’hui, on se fait dire que l’on est dans le territoire de l’autre. Ce n’est pas très drôle. Cette situation vient du fait que quand on a créé les lots de trappe, beaucoup d’Innus ont pensé que ces lots leur appartenaient comme une propriété et non comme un gestionnaire du lot. On a arrêté de voir le territoire comme celui des familles et des ancêtres. Tu peux peut-être le dire à un Blanc que c’est ton territoire, mais pas à un Innu. Si on continue de cette façon, on ne pourra plus occuper le territoire comme on l’occupait auparavant.

Evelyne           Qu’est-ce que tu vas faire cet été ?

Zac                  J’aimerais aller à Sheshashit en canot, c’est un bon voyage. Je ne sais pas encore avec qui je vais y aller. C’est vraiment un voyage que j’aimerais faire. J’aimerais partir de la rivière Moisie, il y a beaucoup de portages et certains n’ont pas été nettoyés. Il y a sûrement encore des gens qui s’en souviennent un peu

Evelyne           Avec qui aimerais-tu y aller ? Penses-tu qu’il y a des gens qui t’accompagneraient ? Est-ce que tu lances l’invitation pour savoir qui serait intéressé ?

Zac                  Oui, j’aimerais ça, je vous donne jusqu’à Noël pour vous décider et pour savoir combien on serait. Il faut préparer le voyage, penser aux tentes, aux canots…

Evelyne           Ça va prendre combien de temps tu penses ?

Zac                  Avant on parlait de un mois, mais les gens étaient plus en forme que nous et connaissait très bien cette façon de vivre. En plus, les portages étaient entretenus. Aujourd’hui, les repères vont être durs à trouver car il y a eu de la repousse partout, il y a eu des feux de forêt. Aujourd’hui, on peut parler de deux mois pour faire une pareille distance, si on se mélange pas trop. On n’a pas la même capacité qu’autrefois. L’invitation est lancée, il y a une première condition, il faut que tu aimes aller en forêt.

HOMMAGE À ZACHARIE BELLEFLEUR

Shakani, une chanson de Claude Mckenzie, clip réalisé par Eddy Malenfant, 2019

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